Ces blessures d'enfance que l'on porte encore.
- Lucas
- 8 juin
- 4 min de lecture
Pendant longtemps, je n’ai pas su ce qui se passait en moi, ni pourquoi certaines émotions ou réactions surgissaient.
Je réagissais, me refermais, ou faisais semblant que tout allait bien.
C’est en découvrant ce que beaucoup appellent les blessures de l’âme que j’ai commencé à mettre un peu plus de lumière sur ce que je vivais. Sur ce quelque chose de plus ancien, plus profond... qui ne venait pas seulement de la situation présente, mais de mon histoire.
Tu en as déjà probablement entendu parlé, non ?
Moi, je trouve que ce nom est presque trop grand, trop abstrait.
J’aime les appeler les blessures de l’enfance.
Parce que c’est bien là qu’elles prennent racine.

Nous les portons tous.
Certaines plus visibles que d’autres.
Certaines qu’on cache mieux.
Mais toutes, d’une manière ou d’une autre, continuent de colorer nos relations, nos émotions, nos choix.
Et ce n’est pas pour nous faire souffrir.
C’est pour nous faire revenir à nous.
Quand j’ai compris quelles blessures étaient les miennes, beaucoup de choses se sont éclairées.
J’ai pu repérer mes réactions, non plus comme des défauts, mais comme des appels. Des portes vers quelque chose à accueillir.
Aujourd'hui j'ai envie de partager avec toi ces cinq blessures, et les masques que l’on se construit pour ne plus ressentir la douleur initiale. Peut être que cela t'aidera comme cela m'a aidé.

🔹 Le Rejet
Masque : le Fuyant
Ressenti profond : "Je n’ai pas ma place."
On apprend à s’effacer, à ne pas déranger. Tu te reconnais peut-être si :
— Tu préfères t’isoler plutôt que d’imposer ta présence.
— Tu disparais dès qu’un conflit ou une tension apparaît.
— Tu te sens de trop, même quand personne ne l’a dit.
🔹 L’Abandon
Masque : le Dépendant
Ressenti profond : "Je ne peux pas y arriver seul."
On cherche toujours une présence rassurante. Tu te reconnais peut-être si :
— Tu ressens une grande angoisse quand l’autre s’éloigne.
— Tu as besoin d’être constamment rassuré.
— Tu acceptes trop pour ne pas être seul, même si la relation ne te convient pas.
🔹 L’Humiliation
Masque : le Masochiste
Ressenti profond : "Je ne mérite pas." On se sacrifie, on se fait passer après les autres. Tu te reconnais peut-être si :
— Tu ressens de la honte quand tu prends soin de toi.
— Tu culpabilises dès que tu dis non ou que tu poses une limite.
— Tu portes les autres sans jamais demander d’aide.
🔹 La Trahison
Masque : le Contrôlant
Ressenti profond : "Je ne peux faire confiance à personne."
On veut tout maîtriser, tout surveiller. Tu te reconnais peut-être si :
— Tu veux tout gérer toi-même, tu délègues difficilement.
— Tu es très exigeant, envers toi comme envers les autres.
— Tu te sens trahi pour des "détails", mais c’est viscéral.
🔹 L’Injustice
Masque : le Rigide
Ressenti profond : "Je dois être irréprochable."
On se coupe de ses émotions, on se durcit. Tu te reconnais peut-être si :
— Tu veux toujours prouver que tu es fort, capable, stable.
— Tu refuses de montrer tes failles, même à ceux que tu aimes.
— Tu ressens souvent de la colère ou de la frustration intérieure.
Garde bien à l'esprit que ce n’est pas une case dans laquelle on doit se ranger.
C’est une clé. Un miroir tendre pour mieux se comprendre.
On peut se reconnaître dans plusieurs blessures.
D’ailleurs, la première fois que je les ai découvertes, j'avais l'impression de retrouver un morceau de moi dans chacune d’elles. En général, deux blessures dominent. Mais la plupart d’entre nous portent, à des degrés divers, un peu de chacune.
Et si tu te demandes comment les apaiser, voilà quelques pistes simples pour commencer :
▶️ Le début du chemin, c’est la conscience.
Observer ses réactions, sans se juger. Nommer ce que tu ressens. Remarquer quand le masque revient.
▶️ Accueillir l’enfant blessé. Ce n’est pas "réparer" quelque chose de cassé. C’est reconnaître la part de toi qui a cru, un jour, qu’elle devait se protéger à tout prix.
▶️ Ramener de la douceur. Dire "non" quand tu t’oublies. Exprimer ce que tu ressens, même avec maladresse. T’offrir ce que tu attends encore de l’autre.
Tu peux également aller plus loin si tu le souhaites en faisant ce petit exercice.

✨ Rituel : La lettre à mon enfant intérieur
Cette semaine, je t’invite à prendre 10 minutes, seul·e, au calme.
Écris une lettre à l’enfant que tu as été.
Dis-lui ce que tu aurais aimé entendre.
Rassure-le. Dis-lui qu’il n’est plus seul. Qu’il a le droit d’exister, de ressentir, de s’exprimer.
Lis cette lettre à voix haute.
Et observe ce que cela réveille.
Souviens-toi que tu n’as rien à prouver.
Tu n’as pas à être parfait pour être aimé.
Tu peux marcher à ton rythme.
Et si tu prenais le temps de repérer une situation qui réveille quelque chose d’ancien en toi ?
Pas pour l’analyser, juste pour l’écouter.
Juste pour lui dire : "Je te vois."
Lucas
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