Tout part de nous. L'autre... ce miroir.
- Lucas
- il y a 2 jours
- 4 min de lecture
Cela fait des années que je chemine vers moi-même.
J’ai retourné des schémas, exploré mes blessures, plongé dans mes ombres.
Et pourtant, la vie continue de me proposer des situations pour aller un peu plus loin afin de s'assurer que je passe du savoir à la connaissance.
Que j’intègre, profondément.
Et parfois, c’est dans la relation à l’autre que ce travail se révèle le plus fort.
Dernièrement, par exemple, j’ai eu à collaborer avec une personne qui, de prime abord, incarnait une posture et une spiritualité très "alignée" : rituels impeccables, routine structurée, vocabulaire éclairé… tout semblait bien en place.
Et je ne sais pas toi, mais moi, face à ce genre d’apparence très cadrée, je me surprends encore parfois à me comparer.
Suis-je vraiment aligné, moi ?
Est-ce que je fais "assez" ?
Je n’ai pas ces rituels si bien réglés, je ne parle pas toujours avec ces mots...
Cette comparaison est venue réveiller cette voix en moi, celle qui murmure encore parfois qu’il faudrait “faire plus” ou “être plus” pour mériter sa place.
Comme si ces signes extérieurs venaient remettre en doute ma propre façon d’être.
Moi qui fonctionne de manière plus intuitive, plus fluide.
Moi qui ne “coche” pas toutes les cases visibles.Je me sentais à la fois inspiré et en doute.
Et ce mélange a ouvert une brèche.
Mais très vite, derrière ces apparences d’alignement, autre chose s’est révélée. Une rigidité. Des phrases du type : "Ce n’est pas dans mon contrat", "Je n'ai pas à faire ça." Rien ne pouvait bouger. Pas d’adaptation possible.
Et là, ça m’a atteint. Violemment. Moi qui m’engage toujours à fond, je me suis senti heurté. Parce que je donnais, je m’impliquais, je m’adaptais, et que j’avais l’impression que lui… non. Ma blessure d’injustice s’est d’un coup réveillée. J’étais en colère. C’était forcément lui, le problème.

Mais en y regardant de plus près — et grâce à une conversation inattendue — j’ai reçu un rappel :
Tout part de nous.
Il n’était pas le problème.
Il était un miroir.
Un révélateur.
Il faisait ce que je ne m’autorisais pas à faire : poser une limite claire.
Dire non sans me justifier.
Préserver son espace sans culpabilité.
J’ai alors vu que je portais encore en moi cette tendance à me sur-adapter, à trop donner, à m’oublier parfois…
En croyant que c’était ça, être “engagé”.
Lui, dans sa rigidité, me montrait ma propre absence de cadre.
Il m’offrait un reflet brut.
Il était à l’extrême d’un curseur dont j’ignorais encore l’équilibre.
Ni lui ni moi n’étions dans le juste : l’un trop fermé, l’autre trop ouvert.
Et à partir de cette prise de conscience, j’ai pu faire un pas de côté.
Réajuster ma posture.
Reprendre ma responsabilité.
Choisir de ne plus entrer dans le sacrifice… acter la chose, agir.
Et tu sais quoi ?
Quand on prend un peu de recul, on réalise que ce genre de situation nous montre deux dynamiques très subtiles :
Nos limites sont posées trop loin.
Et on ne s’autorise pas à faire ce que l’autre s’autorise à faire.
Et c’est souvent ça qui déclenche en nous cette colère sourde, cette frustration difficile à nommer.
Pas parce que l’autre agit d’une certaine manière…
Mais parce qu’on ne s’autorise pas à faire pareil.
Changer ça, ce n’est pas exiger de l’autre qu’il bouge.
C’est déplacer notre propre ligne du "assez", c’est commencer à s’écouter, et à respecter nos besoins.
Je ne pouvais pas lui demander de modifier ses limites.Mais moi, je pouvais décider de ne plus me perdre au nom de la générosité.
De ne plus confondre donner et me délaisser.
C’est ça, pour moi, grandir intérieurement :
Pas devenir lisse.
Pas être parfait.
Mais oser se regarder honnêtement, sans se mentir à soi-même.
Et faire des choix plus justes.
Pour soi.
Et peut-être que, toi aussi, tu te reconnais dans ce genre de situation.
Alors si mon expérience te parle, si quelque chose en toi résonne, je t’invite à prendre un moment pour t’arrêter… et te poser ces quelques questions :
Quand je me sens blessé ou en colère, est-ce que je prends le temps de regarder ce que cela vient réveiller en moi ?
Dans quelles situations ai-je tendance à trop donner ou à me sur-adapter ?
Quelle limite aurais-je besoin de poser aujourd’hui pour me respecter davantage ?

Et si tu veux aller un peu plus loin, je te propose un petit rituel simple : Le rituel du “trop”. Chaque soir, avant de dormir, prends quelques minutes avec toi-même et demande-toi :
Ai-je fait quelque chose aujourd’hui par peur de décevoir ?
Où ai-je dit “oui” alors que j’avais envie de dire “non” ?
Est-ce que j’ai respecté mes besoins autant que ceux des autres ?
Note un ajustement, même minime, que tu pourrais tester le lendemain.
Et souviens-toi : chaque petit réajustement est un acte d’amour envers toi-même.
Lucas
Tout part de nous. L'autre... ce miroir.
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